Food design

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Food design

« Entre la nature et la culture, la cuisine assure (…) leur nécessaire articulation » Claude Lévi-Strauss

Le food designer n’est pas un chef à la recherche de nouvelles recettes. C’est un designer, qui challenge les formes, repense le sens de nos habitudes alimentaires.

Car au-delà de sa nécessité vitale, le repas est un acte qui nous définit culturellement. C’est un élément de patrimoine et d’identité, un système de valeurs.

En redéfinissant cette expérience, les designers culinaires repensent les rituels alimentaires. Ils questionnent alors notre société, nous amène à réfléchir sur nos comportements et remettent en cause notre culture.

 

1. AU DÉBUT ÉTAIENT LES DESIGNERS

 

Marc BRETILLOT est l’une des premières figures du food design. Il a initié l’exercice avec en poche un diplôme de l’École Boulle, spécialité gravure sur acier, soulignant ainsi la dimension extra-culinaire de l’exercice.

Avec son Millefeuille XL, il revisite les standards d’une pâtisserie traditionnelle pour glorifier sa valeur artisanale.

 

Starck, autre figure pionnière du food design, s’amuse à optimiser les pâtes en créant un design qui simplifie de la gestion du temps de cuisson. Mieux encore, ce design permet également à la sauce de se glisser de façon plus homogène dans le plat de pâtes !

 

 

2. JE SAIS QUE JE NE SAIS RIEN

 

Nos considérations alimentaires sont limitées par des traditions ancestrales. Le food design nous amène à questionner nos certitudes et leur redonner du sens.

 

Starck à nouveau, s’amuse avec les limites du comestibles en proposant des « Spaghettis, huile d’olive extra-vierge, piment frais, gousse d’ail, branches de persil, pain sec broyé, accompagnés de galets de plage recouverts d’algues ». Les galets ne sont évidements pas comestibles mais apportent un réel intérêt gustatif.

 

 

Germain Bourré joue de son côté avec les caractéristiques des aliments. Il transforme l’aptitude tant redoutée du chocolat à capter les saveurs ambiantes en atout. Il imagine ainsi des cloches en chocolats qui infusent subtilement le parfum d’autres aliments. Alors que la tradition nous a enseigné d’éloigner le chocolat d’aliments à l’odeur trop développée, Germain lui remet en cause cette habitude. Car c’est en cassant les codes que l’on fait avancer nos connaissances.

 

3. COSMOS ET CUISINE

 

Le destin de l’humanité est ailleurs, avec d’autres pratiques sociales. Le futur exigera que nous ré-inventions les process alimentaires immémoriaux. Ne serait-ce que pour suivre la migration de notre espèce, et ne pas rester prisonnier d’une cuisine organique que l’on sera obligé d’abandonner si l’espèce humaine doit quitter la terre.

 

Le Clou et La Colle sont deux process qui interrogent sur la capacité de l’Homme à redéfinir son éco-système. En effet, en incluant des process de fabrication exogènes au monde alimentaire, nous sommes invités à repenser les potentialités de fabrication culinaires.

 

 

4. JE FORME DONC JE SUIS

 

Manger n’est jamais vide de sens. Un rituel alimentaire est signifiant : on ne coupe pas les spaghettis car c’est toujours un argument d’exclusion, de délimitation d’une zone sociale vis-à-vis d’une autre, de séparation entre deux milieux.

 

Ainsi, Digestion est une assiette brisée en chocolat. Cadeau de réconciliation post-scène de ménage, le chocolat – connu pour ses vertus anti-dépresseur et euphorisantes – a pour vocation d’aider l’autre à digérer sa colère.

 

 

5. LES TECHNO-MYTHES EXPLIQUES AUX HUMAINS

 

Comme le mouvement STREAMLINE appuyait la confiance absolue des années 50 en la technologie, la vitesse et l’espace, le design alimentaire est lui aussi porteur des valeurs de son temps.

 

L’exploration intime de la matière, le transhumanisme inspirent nos designers culinaires. Les encouragent à franchir les limites invisibles de l’humainement accepté.

 

Pratiquant la métaphore scientiste, Dinara Kasko partage dans sa pratique de la cuisine les valeurs d’exploration de notre époque.

 

 

6. ET CHEZ LES GRANDES MARQUES ?

 

Pour la période de Noël, Starck a réalisé pour la célèbre maison Lenôtre une bûche qui reprend non seulement l’allure d’un bloc de bois mais également son goût ! Une création qui nous incite à reprendre contact avec la signification ancestrale d’une bûche de noël.

 

En utilisant ces baies semi-déshydratées, puis en les réhydratant dans de la bière, le consommateur découvre une nouvelle forme d’alcool avec un potentiel de saveurs infinies ! Ainsi, cette expérience immémoriale aux fruits fermentés réaffirme notre rapport à la nature.

 

 

La marque Toblerone innove dans le monde des tablettes de chocolats en créant une forme iconique, qui raconte l’histoire de la marque et rappelle le mont Cervin.

Protégé à titre de marque, la forme triangulaire de sa barre en chocolat offre une expérience de dégustation, conjuguant douleurs et appétences, qui redéfinit le rapport à l’aliment.

 

 

POURQUOI C’EST INTÉRESSANT POUR LES MARQUES ?

 

Au final, aujourd’hui, le food design s’adresse au cœur intime de ce qui nous résume comme Humain.

Ce levier de création puissant permet de reposer les paradigmes de nos actes de consommation alimentaire.

 

Ce qui nous nourrit nous définit.

Si une marque arrive à véhiculer un message à travers la food, elle arrive au plus près de ses consommateurs. Nos marques peuvent ainsi agir sur la motivation sociétale intime des consommateurs et être en prise directe sur des besoins essentiels, avec toute l’intimité du relationnel marque/consommateur que cela implique.

 

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